« Après la destruction de l’Ordre du Temple, dit René Guénon, les initiés à l’ésotérisme chrétien se réorganisèrent, d’accord avec les initiés à l’ésotérisme islamique, pour maintenir, dans la mesure du possible, le lien qui avait été apparemment rompu par cette destruction. »
Il y a d’autant moins lieu de s’étonner d’une participation commune et consciente du Christianisme et de l’Islam au Mystère prophétique permanent désigné par l’Écriture sous la figure de Melki-Tsedeq, que c’est précisément celui-ci qui investit et bénit Abraham au nom du Dieu Très-Haut, et en lui les trois traditions monothéistes dont il est la racine.
Que l’Ordre du Graal ne fut rien d’autre qu’une expression de l’ordre même de Melki-Tsedeq ou Roi du Monde, la seule mention du Prêtre Jean dans le Parzival suffit à l’attester.
C’est cette notion de Centre suprême qui donne à tous ces faits une véritable portée, comme elle commande l’ensemble du symbolisme du Parzival. C’est là la véritable Terre Sainte de l’ésotérisme médiéval, chrétien, judaïque ou islamique.